Exercices sur le port

La rentrée du club photo s’est faite avec une séance pratique sur le Port Vieux de La Ciotat, histoire de nous mettre en jambe. Nous avons tiré au hasard un petit papier nous enjoignant plusieurs contraintes :

J’ai donc tiré : escaliers ou marche ou rampe, avec un ou plusieurs personnages, en utilisant une petite ouverture, ou à vitesse lente (l’exercice a lieu de 18h à 20h)

Les ombres de la rampe sur les escaliers dorés par le soleil du soir m’ont interpellée par leur géométrie assez inhabituelle. Les personnages sont flous car en mouvement, et la vitesse de mon obturateur était lente (1/4 de sec, F/22, iso 200). Ce qui m’a permit de capturer cette voiture fantôme qui passe devant l’entrée des escaliers de la deuxième photo, où le jeune homme semble poursuivi par son ombre (1/4 de sec, F/22, iso 200). J’aurai bien aimé avoir mon trépied, car 1/4 de seconde à main levée….

Et deux photos illustrant la couleur bleue :

Le bleu de l’eau, du bateau et des bouées… facile. Et la ligne bleue des lumières me fascinait avec sa couleur électrique. Cette fois-ci, j’ai volontairement fait une mise au point manuelle et floue, cela donne ces gros ronds bleus que j’aime tant quand j’enlève mes lunettes et que je regarde les lumières….

Ces balades sur le port en compagnie des autres membres du club sont à la fois des exercices stimulants, mais aussi une façon de confronter nos regards et nos techniques. Très sympa !

Pour voir toutes les photos des membres du club : galerie photos

Les lumières de Skagen

Tombés sous le charme des scènes peintes à la fin du 19ème siècle par les peintres qui vivaient à Skagen (Danemark), et dont on avait vu une exposition à Paris l’an dernier (« Les heures bleues » de Peder Severin Krøyer au Musée Marmottan Monet), nous avons décidé de partir à la recherche de cette lumière si spéciale du bord de mer à ces latitudes, où le soir dure des heures en été.

Nous avons eu extrême beau temps, ce qui ne fait pas forcément l’affaire des photographes… mais la sérénité, le calme étaient toujours présent, et les couleurs du coucher de soleil, toujours au rendez-vous…

Chaque soir, face à la mer, le même soleil, le même sable…. juste quelques centaines de mètres plus loin… Et chaque soir, une lumière différente, des reflets dansants, rayés, ondoyants comme une palette de peintre, des vagues aux murmures changés, des rochers, des oiseaux, des silhouettes au loin, une flaque laissée par la dernière marée…

Chaque soir un émerveillement différent, mais toujours la même ambiance apaisante, la même impression de douceur…
Et se dire que Marie et Anna se promenaient sur les mêmes plages, peintes par leurs maris respectifs, Peder Severin et Michael… avant de rejoindre la maison des Ancher, ceinte d’un joli jardin où se balancent les roses trémières et les hortensias.

Exposition multiple

Je viens de (re)découvrir cette fonction sur mon appareil, et cela me permet d’ajouter une dimension poétique à mes photos de nature.

Le principe existe depuis longtemps, on a tous (du moins ceux qui ont connu les vieux appareils argentiques) fait l’expérience de la pellicule qui n’avance pas et de deux photos qui se superposent. Avec cette fonction, il est possible d’obtenir le même résultat, mais volontairement.

J’ai fait quelques expériences …

  • une image prise sur une autre image, sans rapports :

L’eau est ici utilisée pour ajouter des reflets

  • le même sujet, mais en décalant légèrement la prise de vue, latéralement, en pivotant légèrement ou en profondeur :

Je trouve que ça ajoute vraiment un côté féérique, comme hors du temps…
C’étaient mes premiers essais. Je vais continuer à expérimenter dans cette voie, cheminer parmi les fleurs et essayer d’autres sujets.

Côté pratique, pour trouver la fonction « exposition multiple », référez vous au manuel de votre appareil photo numérique. D’ordinaire cela se trouve dans les paramètres de prise de vue. Cette fonction peut aussi se nommer « double exposition » ou « superposition des images ».

Alors, ça roule….

Thème de notre club photo, vendredi dernier…
On aurait pu mettre nos photos du circuit du Castellet, ou des vélos d’Amsterdam ou de Copenhague. Mais on a relevé le défi, et on est allé voir du côté des vieux trains qui traînent par chez nous…
Un univers de vieux métal et de textures, de roues et de fleurs épanouies, un entrelac d’herbes ensoleillées et de roues d’acier… Des couleurs improbables, des tags, des écorchures…
La vie, passée et présente…

Voici celles retenues pour la présentation lors de la réunion :

(Cliquer sur les photos pour les afficher en grand)

En Arctique…

Photographier dans des conditions polaires en plein hiver permet de relever plusieurs défis : celui du froid, de la neige et du vent, celui de la faible luminosité et celui de la balance des blancs et de la température des photos.

Nous étions déjà partis au nord du cercle polaire et avions testé la photographie en basse lumière (voir ici), mais cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés en pleine tempête dans une petite ville de 1000 habitants, sans moyens de locomotion, à part nos pattes bien chaussées !

L’occasion de revoir nos fondamentaux en ce qui concerne la lumière et de renforcer notre expérience de photographie dans ces conditions glaciales.

photo @Jean-Marie

En ce qui concerne le matériel :

  • des vêtements chauds en 3 couches : sous-vêtement technique, polaire ou pull en laine et grosse veste imperméable et coupe-vent, avec capuche entourée de fourrure (synthétique) pour faire couche de « chaleur » devant le visage.
  • pour les extrémités, des chaussures chaudes et imperméables, prévoir des crampons en plus pour éviter les chutes sur la glace, et des moufles mitaines avec capuchon pour ne sortir que le bout des doigts pour photographier, les gants que l’on doit enlever pour prendre une photo, risquent de s’envoler au vent et….
  • nos appareils photos dans un sac photo qui peut être protégé par une housse imperméable. Et contenant aussi
    • des cartes mémoires : plusieurs petites valent mieux qu’une grosse en cas de perte ou de défaillance
    • et des batteries supplémentaires : elles perdent une grande partie de leur autonomie au froid, à garder au chaud dans une poche intérieure.
  • un trépied
    • indispensable pour prendre des paysages avec une faible lumière sans ouvrir le diaphragme à fond
    • attention aux trépieds bas de gamme, certains plastiques ne résistent pas au froid et cassent soudainement
    • préférer les trépieds où on peut accrocher le sac pour le maintien au vent
    • ne pas monter la colonne centrale si vent fort
    • pour les photos assez proches du sol, ne pas sortir les éléments les plus minces, préférer les éléments les plus épais.
  • un moyen de sauvegarde : disque dur, ordinateur… on ne sait jamais !

Quelques photos pour illustrer les conditions de prises de vue….

Pour toutes les photos prises en conditions difficiles, mieux vaut enregistrer les fichiers en RAW, beaucoup plus faciles à travailler en post production.

En ce qui concerne la température de la lumière, nos appareils photos sont calibrés pour la lumière de climat tempéré. Il faudra donc compenser en post production en réglant la température de la lumière entre 7000 et 8000 K (degré Kelvin).

Concernant la balance des blancs, avec toute cette neige, le capteur s’y perd un peu. On va donc se mettre en automatique, et en post production, obtenir le « vrai blanc » grâce à la pipette « balance des blancs » de notre logiciel favori de traitement d’images.
J’ai fait l’erreur de mettre sur « ciel nuageux » une fois, et il a fallu que je redresse la barre sérieusement au niveau de la température et de la teinte.

Bien au chaud, et en se rappelant un peu toutes ces techniques, on se laisser aller…. Pris par l’émotion que procure cette espace immense où l’on se sent infiniment petits, à la merci d’une rafale de vent ou d’une averse de neige.

Plus de photos sur mon album Flickr, en espérant vous faire voyager et rêver…

Laisser le temps filer/filé

Les activités du club reprennent, et ce soir, on nous a proposé, entre autres, un petit défi (un gros) : faire des « filés », dans un temps donné, de 18h30 à 20h, et un espace donné, une triangle situé entre deux rues et le quai du port de La Ciotat.

Le filé photo, ou panoramique de mouvement, consiste à photographier un sujet en mouvement, en gardant ce sujet bien net et un arrière plan flou. Cela permet de rendre l’impression de mouvement du sujet par rapport au reste de l’image.
Techniquement il s’agit de cadrer un sujet en mouvement arrivant perpendiculairement à nous et de le suivre en faisant tourner l’appareil photo, en pivotant le bassin, sans se déplacer, puis à déclencher quand il passe devant nous. Le mouvement de pivot doit se faire à la même vitesse que le sujet et de façon la plus fluide…. !!!

L’élément important, dans ce cas là, étant la vitesse, on se met en priorité vitesse, mode S.

Mon premier filé est raté, bien entendu…. vitesse d’obturation trop lente…. un fantôme à bicyclette dans une grand espace clair… heureusement, comme j’avais pris la photo en raw, j’ai pu un peu corriger ça en post production :

Et question netteté du sujet… mais je trouve le rendu assez poétique.

Beaucoup, beaucoup, beaucoup d’essais…. en ajustant la vitesse d’obturation, en prenant en compte le soir qui tombe, les lumière du port…. et peu de résultats nets !!!

Après les bus, voitures et vélos… les hommes en marche…

Là aussi, question netteté, ça pêche beaucoup. C’est difficile de régler sa vitesse sur l’allure des passants. Et là, ils ne reste que les photos « visibles », beaucoup de déchets… Je m’aperçois aussi que mon mouvement de pivot n’est pratiquement jamais à l’horizontale, les traits lumineux du fond sont obliques…
Mais la silhouette écarlate, en format carré me plait bien…


Et voici ma préférée, traitée en couleur, et en noir et blanc :

Voilà donc, toute une soirée à faire des essais, à confronter nos prises de l’un à l’autre, à écouter les conseils, questionner, tester… Bref, j’ai fais plus ample connaissance avec mon appareil photo, ses possibilités et les miennes.

A refaire, en tous cas, certains rendus sont bien sympas…

Dernières lueurs

De retour de notre première réunion du club photo qui redémarre doucement, avec jauge et passe sanitaire, nous prenons la route des crêtes, entre La Ciotat et Cassis.

C’est l’heure où le soleil hésite entre ciel et mer, se prélasse sur un matelas de nuages et colore d’or pourpre l’eau méditerranéenne.

Impression de lenteur, mais le temps fuit, le ciel s’assombrit, la lumière ourle les feuillages qui ne sont plus que silhouettes.

Un dernier regard avant de plonger, une dernière déchirure dans le ciel…

L’écarlate devient violine, la lumière se fait plus douce, enveloppant les îles d’une brume impalpable….
Il est temps de partir, gardant au fond des yeux cet instant de poésie, où le soleil se prend pour un artiste peintre.

Pour cette série, prise dans la magie du moment, je n’ai rien changé à mes réglages. Une fois mis sur « priorité à l’ouverture » que j’ai laissée à f11, avec les ISO à 200, j’ai laissé l’appareil faire… sauf pour la dernière où il a fallu que j’ouvre un peu plus (f9) pour compenser la luminosité très basse et éviter le « flou de bougé ». Et j’ai utilisé mon zoom 14-140mm, qui permet de couvrir une large plage de focale.

Balade à Paris

Une petite respiration, pour quitter le quotidien des mois de juillet et août, sans pour cela partir en vacances…

Et découvrir Paris sous un nouveau jour…

Il est vrai, qu’avec le TGV, en partant par le premier train, et en revenant par le dernier, cela laisse deux nuits et trois jours pleins dans la capitale.

ஐஐஐஐஐ

Première découverte : la « Coulée verte René Dumont », prise juste après le trajet assis, long de 3h30. Très agréable pour se dégourdir les jambes…

Un grand bol d’air, qui musarde entre bassins et petits jardins, bordés de bancs et de points d’eau, parcouru de promeneurs et de joggeurs, au son des pépiements d’oiseaux !!!

ஐஐஐஐஐ

Puis, capitale oblige, les façades découvertes au hasard de nos pas :

La photo urbaine n’est pas trop mon truc, mais j’avoue que la géométrie de ces lignes, horizontales, ou verticales, ne me laisse pas de marbre… Surtout que le ciel était avec nous et jouait avec les ombres des nuages sur les fenêtres.
Quand à ce pauvre parapluie oublié dans le gigantisme d’une façade de la BNF…

ஐஐஐஐஐ

Qui dit Paris, dit musées… On est allé voir une exposition temporaire, « l’heure bleue de Peder Severin Krøyer », l’un des peintre de l’école de Skagen, un bonheur que je vous invite à découvrir : https://www.wikiart.org/fr/peder-severin-kroyer.
Suivie de l’exposition permanente sur Monet, au Musée Mormottan Monet. La tête pleine de rêves et de couleurs, nous voilà cheminant vers le bois de Boulogne, puis le long du lac, sous les pins et autres arbres inspirants …

Une atmosphère paisible, proche des nymphéas de Monet… les amoureux dans les barques, les libellules au dessus des reflets, la lumière douce du soleil, un soudain éclat de rire, la danse des reflets… Tout l’inverse des idées reçues sur Paris !

ஐஐஐஐஐ

Quatrième découverte : le Musée de la vie romantique, qui n’a pas de romantique que le nom…. Un oasis dans Paris, des hautes fleurs qui se balancent au gré des courants d’air, le bruissement d’une petite cascade sur une petite falaise factice, les volets verts d’une maison de province, une terrasse où crissent les graviers… et l’idée que Franz Liszt, Frédéric Chopin et Georges Sand y ont passé quelques soirées…

ஐஐஐஐஐ

Et poursuivant cette balade dans un paris insolite, nous découvrons l’ancienne petite ceinture de paris, voie de chemin de fer inutilisée, aménagée dans certaines portions en voie piétonne ou jardins associatifs. Et où demeurent encore des endroits sauvages…

Un voyage hors du temps, sautillant d’une traverse à l’autre, entre les mûres et les tags, les vieilles nervures de bois et les buddleias sauvages, comme une artère oubliée qui revient peu à peu à la vie.

ஐஐஐஐஐ

De retour dans notre siège du TGV, alors que la nuit tombe et que la ville s’évapore autour de nous, nous reviennent en tête ces moments de grâce, légers et lumineux, un Paris que l’on attendait pas et qui s’est offert à nous, une parenthèse enchantée…

On reviendra….

Voyage hors du temps…

Les vacances sont un peu compliquées cette année encore, alors on profite de chaque petit moment de respiration.
Hier, notre nouvelle Zoé nous a emmenés avec courage sur les chemins de Camargue.
On avait attendu un jour où le ciel ne soit pas complétement bleu, un ciel avec nuages et donc contrastes et lumières, on y a eu droit toute la matinée… ensuite l’été a repris ses quartiers de Provence, chaleur, ciel uni et donc beaucoup moins de possibilité de prendre des photos.

L’impression d’être au bout du monde…

Longeant l’étang du Fangassier et celui du Galabert, nos regards se perdent entre mer et ciel, sel et nuages, galets et reflets, pointillés du noir et blanc des mouettes, aigrettes et autres échassiers…

Silence.

Lignes et courbes.

Le regard se perd, s’évade, s’envole…

La tête vide, repos.

Hors du temps, mais le ressentant pourtant bien présent dans sa lenteur, puis enfantin et vif comme le cri d’une mouette.


Puis ne penser qu’au cadrage, à la lumière capricieuse, au rendu des textures. Capturer l’ambiance du moment… Prendre le temps…. le rendre.

Les couleurs dorées de l’eau, des cristaux et du sable craquelé se jouent du temps qui passe, il est leur lent compagnon.

Le temps file. On ne peut le mesurer, il s’étend le long des crêtes de sel au bord des étangs, on l’oublie en posant les yeux sur l’infini qui parait à portée du regard mais s’éloigne sans cesse.


Le temps file, prend le temps… Il colore avec soin les salins, offrant une palette restreinte mais flamboyante.


Et il est temps de rentrer, rattrapés par le temps, celui de la météo, qui rend le ciel blanc et moite, le sel sur notre peau et moins de vent pour faire chanter les roseaux.

Un voyage hors du temps, comme dans un autre monde, qui nous permettra d’accumuler cent moments trésors à déguster tout au long de l’année.

Exposer, de nouveau !

On connait la situation sanitaire du pays (et du monde, en fait), qui nous a obligé à rester chez soi avec tout ce que cela entraine, dont la perte de créativité et le manque de rencontres pour pouvoir partager nos émotions à travers les expositions de photos.

Depuis quelques temps nous avons pu de nouveau exposer nos photos dans le cadre de deux évènements : la « Place aux Artistes » à Aubagne et le « Salon du Livre » de Ceyreste ce week-end.

L’occasion, à chaque fois, de s’enrichir du regard des autres, et au travers des œuvres de chaque autre artiste et des discussions qu’amènent la rencontre avec le « spectateur ».

Raconter les conditions de prise de vue lors de telle ou telle photo, mais pas seulement… Partager notre émerveillement devant la nature offerte, notre émotion devant la courbe d’une tige, l’instantané de l’écume qui partage le ciel avec une mouette, la lumière que renvoie les gouttes de cascade ou qui traverse le voile léger des pétales, la danse des vagues au mouvement éternel, figé…
La nature comme des milliers de tableaux, des milliers de cadeaux…

Salle du Moulin, Ceyreste

Nous avons particulièrement échangé avec François Mouren Provensal, que je vous invite vivement à découvrir au travers de ses photos et de ces textes.

Une belle rencontre, toute en délicatesse et en poésie, initiée par notre regard attiré par ses photos de lumière sur la mer et dans le ciel…. une des phrases de sa dédicace sur l’un de ses livres que nous n’avons pas pu nous empêcher de nous offrir :

« Il y a ces espaces où l’on pose regard et où la photo nous offre mémoire« 

François Mouren Provensal