Les lumières de Skagen

Tombés sous le charme des scènes peintes à la fin du 19ème siècle par les peintres qui vivaient à Skagen (Danemark), et dont on avait vu une exposition à Paris l’an dernier (« Les heures bleues » de Peder Severin Krøyer au Musée Marmottan Monet), nous avons décidé de partir à la recherche de cette lumière si spéciale du bord de mer à ces latitudes, où le soir dure des heures en été.

Nous avons eu extrême beau temps, ce qui ne fait pas forcément l’affaire des photographes… mais la sérénité, le calme étaient toujours présent, et les couleurs du coucher de soleil, toujours au rendez-vous…

Chaque soir, face à la mer, le même soleil, le même sable…. juste quelques centaines de mètres plus loin… Et chaque soir, une lumière différente, des reflets dansants, rayés, ondoyants comme une palette de peintre, des vagues aux murmures changés, des rochers, des oiseaux, des silhouettes au loin, une flaque laissée par la dernière marée…

Chaque soir un émerveillement différent, mais toujours la même ambiance apaisante, la même impression de douceur…
Et se dire que Marie et Anna se promenaient sur les mêmes plages, peintes par leurs maris respectifs, Peder Severin et Michael… avant de rejoindre la maison des Ancher, ceinte d’un joli jardin où se balancent les roses trémières et les hortensias.

Dernières lueurs

De retour de notre première réunion du club photo qui redémarre doucement, avec jauge et passe sanitaire, nous prenons la route des crêtes, entre La Ciotat et Cassis.

C’est l’heure où le soleil hésite entre ciel et mer, se prélasse sur un matelas de nuages et colore d’or pourpre l’eau méditerranéenne.

Impression de lenteur, mais le temps fuit, le ciel s’assombrit, la lumière ourle les feuillages qui ne sont plus que silhouettes.

Un dernier regard avant de plonger, une dernière déchirure dans le ciel…

L’écarlate devient violine, la lumière se fait plus douce, enveloppant les îles d’une brume impalpable….
Il est temps de partir, gardant au fond des yeux cet instant de poésie, où le soleil se prend pour un artiste peintre.

Pour cette série, prise dans la magie du moment, je n’ai rien changé à mes réglages. Une fois mis sur « priorité à l’ouverture » que j’ai laissée à f11, avec les ISO à 200, j’ai laissé l’appareil faire… sauf pour la dernière où il a fallu que j’ouvre un peu plus (f9) pour compenser la luminosité très basse et éviter le « flou de bougé ». Et j’ai utilisé mon zoom 14-140mm, qui permet de couvrir une large plage de focale.

Comme quoi, il est urgent de prendre son temps !

Jeudi soir, nous avons pris les chemins de traverse pour rentrer chez nous. Au lieu de prendre l’autoroute, on est monté sur la route des crêtes, entre La Ciotat et Cassis.

L’après-midi nous avait rincé d’énormes grains bouchant l’horizon, mais le soir s’éclaircissait et nous espérions un beau coucher de soleil.

C’était pas mal déjà, avec une belle flaque de lumière… mais on s’est dit, on attend encore vingt minutes.

Les nuages remontaient le long des collines avalant les pins.

Puis dévalaient la falaise, à la rencontre des vagues.

Et le soleil, dans un dernier éclat, s’évanouissait dans l’obscurité de la mer.

On s’est gelé, il y avait du vent, de l’humidité, mais quel cadeau !!!!
On a bien fait d’attendre…