Et la nuit…

Cela a été un peu compliqué…. d’abord, on a marché un peu sur les routes , équipés de gilets jaunes et de lampes frontales.
On a croisé pas mal de personnes, à pied, en vélo… eux aussi avec de beaux gilets fluorescents, mais il eut été un peu impoli de brandir l’appareil sous leur nez…
Et quand enfin, un soir de marche, je vois un cadrage qui me plait : un arbre solitaire, avec en fond les lumières de la ville… je m’aperçois que j’avais oublié mon appareil à la maison !!! Abrutie….

Les fois où nous étions en ville… l’inspiration n’est pas venue. Pas l’éclairage attendu, la neige qui tombe…

Ensuite, lorsqu’on est en voiture, il est difficile de s’arrêter sur la route en pleine nuit (même s’il n’est que 16h), on a toujours l’impression de mettre les conducteurs en danger, surtout en Norvège où les gens sont vraiment respectueux des lois sur la route. Et même s’ils nous demandent gentiment si on a un problème, on sent qu’on gêne.

Alors, en stoppant aux arrêts de bus, qui sont les seuls espaces un peu dégagés et un peu hors de la voie de circulation, on a quand même pu faire quelques photos.

  • la grange : 52mm, ISO 640, 15 sec, f/14
  • le pont : 50mm, ISO 640, 0,3 sec, f/4
  • le village éclairé : 83mm, ISO 640, 0,6 sec,  f/4,5
  • la maison illuminée et son reflet : 150mm, ISO 640, 30sec,  f/20
  • les lumières bleues : 50mm, ISO 640, 0,3sec, f/4

Du coup, on a regretté de ne pas avoir insisté, parce que finalement, au vu des difficultés, ça a bien rendu.

Bon, il faudra y retourner … pas grave…

Et la nuit ?

Au nord de la Norvège, à cette époque de l’année, la journée va se partager en deux luminosités : la basse lumière du « jour », quelques heures seulement, et l’obscurité de la nuit, tout le reste du temps….

Heureusement, la lumière est partout. Du magasin de lampes, très courant et offrant un vaste choix de luminaires, aux petits éclairages posées derrière les fenêtres sans volets, en passant par les aurores boréales qui illuminent le ciel de temps en temps, de leur vert particulier.

Mais aussi, les phares des voitures, les lampes frontales des cyclistes ou des joggeurs, les bandeaux réfléchissants des piétons, les gilets jaunes (eh oui !), les vitrines, les lampadaires…. et j’en oublie !
Et les illuminations des fêtes de fin d’années qui, j’espère, seront encore présentes.

Le cas des aurores boréales :

Elles se produisent la nuit, elles bougent, et il fait froid !!!
Plusieurs choses doivent donc rentrer en ligne de compte :

  • au niveau matériel :
    • le pied est indispensable, et donc ne pas oublier de désactiver l’OIS (je parle d’expérience, ça m’est arrivé de le laisser, et ça « tremblote » légèrement…)
    • un objectif grand angle
    • une batterie supplémentaire
    • des vêtements chauds
  • pour la prise de vue :
    • utiliser une pose longue
    • une mise au point à l’infini
    • un ISO d’au moins 800 : à adapter en fonction de la luminosité de l’aurore, comme le temps de pose)
    • le retardateur : pour éviter le bougé au moment du déclenchement ( à régler sur 2 sec, ça suffit largement)
    • un premier plan intéressant (chose que je n’ai pas toujours respecté.
    • enregistrer au format RAW

Mon expérience :

La nuit est étoilée, sans couverture nuageuse, une nuit propice aux aurores boréales. Nous avons suivi l’évolution de l’activité solaire, dont découlent les aurores boréales, sur le site Virtual Tromsø, et le ciel commence à se teinter de vert.

Les appareils photos sont prêts, ISO et vitesse réglés, OIS désactivé, retardateur enclenché. La thermos remplie de thé brulant, les gants, chaussures, bonnet, écharpe, vêtements adéquat enfilés. La batterie supplémentaire bien au chaud dans une poche.
On a repéré quelques endroits où il est possible de garer la voiture sans gêne, où il n’y a pas trop de lumières parasites, genre les lumières de la ville, et où le décor peut être intéressant.

Laisser opérer la magie… Regarder, admirer et photographier… et il est vrai qu’à ce moment-là, la technique se fait oublier tant on en prend plein les yeux !

Astuce : les gants de ski sont chauds mais pas très pratiques pour déclencher… J’ai opté pour une paire de sous-gants de soie sur lesquels j’enfile une paire de mitaines à capuchon (tricotées à la main en laine des îles Féroé, chaude et imperméable) doublées de vieux gants en polaire coupés au niveau des doigts.
Mais quand cela dure un peu trop longtemps et que le froid engourdit mes doigts, hop dans la voiture avec le thé chaud !