Le blanc de la neige

Toutes mes photos ont une dominante bleue ! Même avec une balance des blancs réglée sur nuageux, dans tout cette neige, mon capteur ne s’y retrouve plus, et croyant voir du gris trop éclairé, le maintien en gris, ou le transforme en bleu.

Je trie, classe, re-travaille et archive mes photos à l’aide du logiciel Lightroom qui fait partie de la suite Adobe.
Une fois donc importées, gardées ou rejetées, il reste encore tout le travail de post-production à effectuer : recadrage, réglage de l’exposition, du contraste, de la température, de la couleur, etc….

Après bien des tâtonnements, nous avons trouvé l’astuce : en travaillant sur le fichier RAW, il suffit d’ajuster la température entre 9000 et 11000et la teinte vers +30. A adapter pour chaque photo. Ce sont les deux premières lignes de réglages que propose Lightroom en mode développement. Et il doit bien avoir la possibilité de régler ces items-là sur n’importe quel logiciel de retouche photographique.
La neige alors, reprend sa couleur immaculée, et les couleurs autour ne font plus grise mine !

La photo originale affiche :

  • température : +4950
  • teinte : -12

Une fois retravaillée :

  • température : +9052
  • teinte : +11
  • correction du voile (atmosphérique) : +12

Ce qui ressemble beaucoup plus à ce que mes yeux ont vu….

Un peu de technique

Je ne suis pas du tout pro, mais si ça peut aider….

Pour ce séjour, avec ses conditions si particulières, presque toutes mes photos ont été prises avec le pied.
Comme je photographiais surtout des paysages, j’avais mis mon appareil en mode « ouverture », f/16 à 20, le laissant régler la vitesse tout seul comme un grand. Et j’avais positionné les ISO à 640 ou 800, histoire de ne pas avoir trop de bruit parasite.

Il est bien entendu que ces réglages étaient des réglages de base, ceux-ci pouvant varier selon les conditions de lumière ou selon le sujet.

130mm, ISO 800, 1/10sec, f/18
le 13/01/2019 à 11:20:36

Et pour avoir encore moins de bougé, j’avais mis le retardateur à 2 sec, le temps qu’il me fallait pour enlever mes mains de l’appareil, et que le pied se stabilise dans la neige…

50mm, ISO 640, 1/40sec, f/10
le 15/01/2019 à 12:38:32


Les photos, ici, ont été retraitées en post-production, pour retrouver à peu près le blanc de la neige…. mais ceci est une autre histoire….

De retour

Nous revoici donc chez nous… le dépaysement a été total et nous avons du mal à nous remettre dans le rythme…

Dans la tête, tous les paysages que nous avons croisés, admirés, photographiés, mis en mémoire. Ce jour si court, entre 10h30 et 14h30, qui nous a tant surpris. Ces couleurs de soleil levant ou couchant dans le ciel, qui se succèdent dans l’heure, sans jamais en voir les rayons. Cette nuit noire à 15h, qui sublime toutes les petites lumières accrochées aux maisons. Ces routes enneigées où peuvent apparaitre soudain des rennes ou des élans. Les reflets dans l’eau qui frisote de gel. Le rouge des maisons, contraste dans le blanc. Les flocons, lents et duveteux, ou bien rapides et durs. Cette neige qu’il faut déblayer tous les matins, épaisse de plusieurs dizaines de centimètre.
Ces instants où nous n’avions qu’une seule chose à faire : regarder !

Il a fallu ré-apprendre à photographier.
Les premiers jours ont été assez hésitants, mais l’habitude ensuite a bien été prise. Une fois la voiture garée à peu près comme il faut, bonnet sur la tête et veste et gants enfilés, on attrapait les boîtiers posés sur les sièges arrières

Première chose à faire : installer le pied. Déjà, dans la neige profonde, c’est amusant….
Mais ça permet de ne pas trop monter les ISO quand on photographie un paysage. Du coup, mon appareil restera fixé sur le pied tout au long du séjour.

Mais, dès qu’il y a un mouvement… le vent, un animal… il m’a fallu beaucoup d’essais pour avoir des images à peu près nettes, car évidemment j’avais oublié, les premiers jours, la possibilité de baisser l’EV !

Alors, ça fait râler, d’autant plus que le renne est à portée de main !

la photo étant floue, je ne l’ai pas retravaillée en post production…

Et la nuit ?

Au nord de la Norvège, à cette époque de l’année, la journée va se partager en deux luminosités : la basse lumière du « jour », quelques heures seulement, et l’obscurité de la nuit, tout le reste du temps….

Heureusement, la lumière est partout. Du magasin de lampes, très courant et offrant un vaste choix de luminaires, aux petits éclairages posées derrière les fenêtres sans volets, en passant par les aurores boréales qui illuminent le ciel de temps en temps, de leur vert particulier.

Mais aussi, les phares des voitures, les lampes frontales des cyclistes ou des joggeurs, les bandeaux réfléchissants des piétons, les gilets jaunes (eh oui !), les vitrines, les lampadaires…. et j’en oublie !
Et les illuminations des fêtes de fin d’années qui, j’espère, seront encore présentes.

Le cas des aurores boréales :

Elles se produisent la nuit, elles bougent, et il fait froid !!!
Plusieurs choses doivent donc rentrer en ligne de compte :

  • au niveau matériel :
    • le pied est indispensable, et donc ne pas oublier de désactiver l’OIS (je parle d’expérience, ça m’est arrivé de le laisser, et ça « tremblote » légèrement…)
    • un objectif grand angle
    • une batterie supplémentaire
    • des vêtements chauds
  • pour la prise de vue :
    • utiliser une pose longue
    • une mise au point à l’infini
    • un ISO d’au moins 800 : à adapter en fonction de la luminosité de l’aurore, comme le temps de pose)
    • le retardateur : pour éviter le bougé au moment du déclenchement ( à régler sur 2 sec, ça suffit largement)
    • un premier plan intéressant (chose que je n’ai pas toujours respecté.
    • enregistrer au format RAW

Mon expérience :

La nuit est étoilée, sans couverture nuageuse, une nuit propice aux aurores boréales. Nous avons suivi l’évolution de l’activité solaire, dont découlent les aurores boréales, sur le site Virtual Tromsø, et le ciel commence à se teinter de vert.

Les appareils photos sont prêts, ISO et vitesse réglés, OIS désactivé, retardateur enclenché. La thermos remplie de thé brulant, les gants, chaussures, bonnet, écharpe, vêtements adéquat enfilés. La batterie supplémentaire bien au chaud dans une poche.
On a repéré quelques endroits où il est possible de garer la voiture sans gêne, où il n’y a pas trop de lumières parasites, genre les lumières de la ville, et où le décor peut être intéressant.

Laisser opérer la magie… Regarder, admirer et photographier… et il est vrai qu’à ce moment-là, la technique se fait oublier tant on en prend plein les yeux !

Astuce : les gants de ski sont chauds mais pas très pratiques pour déclencher… J’ai opté pour une paire de sous-gants de soie sur lesquels j’enfile une paire de mitaines à capuchon (tricotées à la main en laine des îles Féroé, chaude et imperméable) doublées de vieux gants en polaire coupés au niveau des doigts.
Mais quand cela dure un peu trop longtemps et que le froid engourdit mes doigts, hop dans la voiture avec le thé chaud !

Bientôt le départ…

Alors il temps d’aller voir un peu comment améliorer mes prises de vue en basse lumière. J’ai vu plusieurs sites de pro, lu plusieurs blogs, me suis rappelé les années précédentes, et voici un petit listing :

  • le plus évident : ouverture maximale du diaphragme, mais pas trop quand même pour éviter certaines aberrations.
  • idem : augmenter les ISO, jusqu’à un certain point, sinon, aïe le bruit !
  • utiliser un pied, pour rester bien stable, même à vitesse réduite.
  • utiliser la correction d’exposition : en sous-exposant (-1 EV), la vitesse sera plus rapide, mais il faudra traiter l’exposition en post-production
  • photographier en RAW pour pouvoir révéler tous les secrets du cliché en post-production

Introduction

Cette année, j’ai du temps pour moi, pour prendre des photos sans trop de contingences d’horaires, et pour partager sans façon mes expériences photographiques d’amateur.

Je possède un appareil hybride, avec deux zooms : un 16-50 et un 50-200. Ce n’est pas un reflex, mais un récent accident du coude me fait préférer ce genre d’appareil bien léger…

Alors, je me lance, en commençant par un sacré défi : nous partons en Norvège (comme presque tous les hivers maintenant, depuis plusieurs années) mais, n’étant plus tributaires des vacances scolaires, nous y allons alors que la nuit polaire prend sa semi-obscurité quelques heures dans la journée. Le reste du temps, il fait nuit…

Le défi est donc de prendre des photos malgré cette lumière basse tout au long de cette courte journée.

photos prises en mars 2018