Se ré-adapter

De retour sur notre terre provençale, il a fallu ré-ajuster le regard. Retrouver le bleu du ciel, adapter les ISO à cette lumière qui peut être dure au soleil du midi, retrouver le plaisir de photographier des pins et des roches calcaires à la place des sapins et des bouleaux, et de la neige…

Et ne pas confondre certains dessins des nuages avec une aurore boréale ! Les premiers jours, cela nous fait le coup à chaque lueur blanchâtre dans le ciel, mais avouez que certaines fois, les nuages s’amusent à imiter la belle dame verte….

  • aurore boréale : 16mm, ISO 800, 2,5sec, f/4,5
  • nuages : vitesse : 16mm, ISO 320, 1/1000e, f/10

Il a fallu, pour les deux photos que je travaille en post-production sur le fichier RAW pour retrouver ce que mes yeux avaient vu : pour l’aurore boréale, ajuster la couleur de la neige à la blancheur qu’elle avait au clair de lune cette nuit-là, et pour les nuages, jouer avec le contraste et l’intensité des blancs pour retrouver les dessins que mon capteur avait atténués.

Et la nuit ?

Au nord de la Norvège, à cette époque de l’année, la journée va se partager en deux luminosités : la basse lumière du « jour », quelques heures seulement, et l’obscurité de la nuit, tout le reste du temps….

Heureusement, la lumière est partout. Du magasin de lampes, très courant et offrant un vaste choix de luminaires, aux petits éclairages posées derrière les fenêtres sans volets, en passant par les aurores boréales qui illuminent le ciel de temps en temps, de leur vert particulier.

Mais aussi, les phares des voitures, les lampes frontales des cyclistes ou des joggeurs, les bandeaux réfléchissants des piétons, les gilets jaunes (eh oui !), les vitrines, les lampadaires…. et j’en oublie !
Et les illuminations des fêtes de fin d’années qui, j’espère, seront encore présentes.

Le cas des aurores boréales :

Elles se produisent la nuit, elles bougent, et il fait froid !!!
Plusieurs choses doivent donc rentrer en ligne de compte :

  • au niveau matériel :
    • le pied est indispensable, et donc ne pas oublier de désactiver l’OIS (je parle d’expérience, ça m’est arrivé de le laisser, et ça « tremblote » légèrement…)
    • un objectif grand angle
    • une batterie supplémentaire
    • des vêtements chauds
  • pour la prise de vue :
    • utiliser une pose longue
    • une mise au point à l’infini
    • un ISO d’au moins 800 : à adapter en fonction de la luminosité de l’aurore, comme le temps de pose)
    • le retardateur : pour éviter le bougé au moment du déclenchement ( à régler sur 2 sec, ça suffit largement)
    • un premier plan intéressant (chose que je n’ai pas toujours respecté.
    • enregistrer au format RAW

Mon expérience :

La nuit est étoilée, sans couverture nuageuse, une nuit propice aux aurores boréales. Nous avons suivi l’évolution de l’activité solaire, dont découlent les aurores boréales, sur le site Virtual Tromsø, et le ciel commence à se teinter de vert.

Les appareils photos sont prêts, ISO et vitesse réglés, OIS désactivé, retardateur enclenché. La thermos remplie de thé brulant, les gants, chaussures, bonnet, écharpe, vêtements adéquat enfilés. La batterie supplémentaire bien au chaud dans une poche.
On a repéré quelques endroits où il est possible de garer la voiture sans gêne, où il n’y a pas trop de lumières parasites, genre les lumières de la ville, et où le décor peut être intéressant.

Laisser opérer la magie… Regarder, admirer et photographier… et il est vrai qu’à ce moment-là, la technique se fait oublier tant on en prend plein les yeux !

Astuce : les gants de ski sont chauds mais pas très pratiques pour déclencher… J’ai opté pour une paire de sous-gants de soie sur lesquels j’enfile une paire de mitaines à capuchon (tricotées à la main en laine des îles Féroé, chaude et imperméable) doublées de vieux gants en polaire coupés au niveau des doigts.
Mais quand cela dure un peu trop longtemps et que le froid engourdit mes doigts, hop dans la voiture avec le thé chaud !